Gaïa

Petit  récit poétique

Gaïa

Une déesse au cœur rouge et ardent tourbillonne dans l’univers depuis l’aube des temps.  Quand jaloux de ses amants, son mari malheureux se  penche sur elle, ses larmes inondent  le sillon de ses rides et des fleuves impétueux débordent sur ses terres arides. Son souffle puissant balaie le corps et la chevelure de Gaïa, et les champs et les forêts s’ébouriffent au passage du vent violent. L’épouse brûle d’une grande passion pour son époux. Blottie entre ses bras, elle danse et tourbillonne avec le Ciel étoilé, et sa sève bouillonne dans ses veines. Quand il est infidèle, elle éructe de fureur, et de grosses volutes de fumée noire obscurcissent l’horizon. Son sang fuit alors à travers de longues aiguilles dressées vers le dôme céleste. Puis, elle crache et bave sa bile mêlée à ce sang, pour injurier ses rivales. Alors qu’elle incendie le Jour et la Nuit, éclaboussés de laves volcaniques, du magma visqueux ravage sa peau craquelée. La Terre est très jalouse du Ciel, son mari, qui aime également la Nuit et le Jour. Passée sa colère, la planète bleue orne son sein de fleurs. Les poètes se couchent alors ivres dans les champs fleuris en buvant son lait. Et les muses se dévoilent à ceux-là, saisis de vertiges en tournoyant sous le firmament. JMK

c (Tous droits réservés à Jezabel Massy ) 

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Dune du Pilat, photo de @ Jezabel Massy