Littérature et Surf, Poésie vers et prose, Récits, Photographie, Observations naturalistes (scientifiques) Jezabel Massy
Thomes Mann est l'écrivain de la décadence, le romancier de la bourgeoisie.
Extrait d'une postface de Geneviève Blanquis d'un recueil de nouvelles de Thomas Mann contenant Mort à Venise, Tristan et le chemin du cimetière qui vient confirmer l'orientation de ma première impression, mon analyse suite à mon questionnement sur l'œuvre de Thomas Mann dans l'article résumant également Mort à Venise. Je n'avais pas l'impression que dans son œuvre Thomas faisait l'apologie de la décadence, après une enquête sur le personnage (extrait de film il n'était pas décrit comme mauvais, je le comprenais comme un être compliqué et lucide)
Remue méninges
Il n'a pas tort, ils n'ont pas tort, enfin je souhaite quand même dire qu'ils n'ont pas totalement raison (je blague là, je joue la pédante, surtout voyons si on peut trouver des exemples qui contredisent cette pensée d'une décadence interne, dégénérescence propre et naturelle, un cycle. Sans beaucoup réfléchir on en trouve un : l'ennemi. Mais en même temps l'observation des empires et civilisations montre des cycles, sans les ennemis que seraient ils devenus ? Après assimilation des ennemis , ils deviennent trop grand peut-être. la perte de la foi) , ils ont observé des choses justes et fréquentes que j'observe également plus de soixante ans après la mort de Mann et que d'autres que moi constatent également, mais le déclin d'une famille, aussi puissante soit-elle, peut être organisée aussi par ses ennemis, par la malchance ! Elle ne vient pas uniquement de sa propre décadence, ses failles sont utilisées par les ennemis, est-il possible pour une famille de se gérer, d'identifier ses failles, ce n'est plus une famille, mais une véritable entreprise, l'amour y perd peut-être sa place centrale, la foi du coup cela entraine la ruine, et ces penseurs ont raison, je ne sais pas.
Tristan
Dans un sanatorium, des êtres viennent se soigner, se reposer. Certains clients du dr Leander sont des cas incurables, d'autres légers. M Spinell (Tristan) tombe amoureux d'une femme mariée et maman délicate et sensible atteinte d'un mal au larynx. Son époux l'a laissée seule en compagnie des autres patients. Un jour de sortie M Spinell et la maman restent ensemble. "C'est l'heure sacrée. Les lumières sont éteintes. Soudain, le motif de la Mort, dans une étrange tonalité en sourdine, s'apaise, pour laisser planer le désir des amants. On eût dit des voiles blancs qui flottaient dans la nuit où déjà s'approche la mort les bras grands ouverts".
Yseult meurt, son affection s'est étendue aux poumons, laissant Tristan dans l'affliction et le devoir de dire la vérité à son mari M Klöteryahn : "Toute ma préoccupation a été qu'elle ne mourut pas de votre infamie, mais délivrée de l'abîme d'horreurs où vous l'avez plongé, qu'elle mourut du moins fière et heureuse sous les baisers mortels de la beauté.()Mais, votre enfant, le fils de Gabrielle Eckhof, prospère, vit et triomphe. Il est probable qu'il continuera l'existence qu'aura menée son père ; il sera commerçant, contribuable et grand mangeur. Il sera soldat, peut-être, ou fonctionnaire, un solide soutient de l'Etat, un inconscient. Dans tous les cas une créature normale, sans scrupule, importante, forte et bête"
Le mari se met en colère et ne croit pas à la mort annoncée de son épouse par le médecin et Tristan IL l'apprendra quelques temps plus tard hébété...
Pour Thomas Mann, l'extrême intelligence, les esprits délicats et sensibles peuvent être aussi le signe d'une décadence
Remue méninges
On le comprend dans cette tirade de M Spinell " Croyez que je vous hais, vous et votre enfant, comme je hais la vie banale, ridicule et cependant triomphante, que vous représentez et qui est l'antithèse et l'ennemi de la beauté. ()Vous êtes le plus fort. Dans ce combat, je ne puis que vous opposer que les nobles armes et les instruments de la vengeance des faibles : l'esprit et la parole."
Passé ces observations, j'ajoute un commentaire, une autre observation. L'intelligence extrême, la sensibilité vont souvent avec des inconvénients comme l'anxiété. Cependant, l'anxiété qui fait souffrir n'est pas qu'un inconvénient, c'est aussi un moyen redoutable d'adaptation à la vie, l'anxieux va anticiper, économiser**... l'anxiété aurait donc une fonction biologique vitale et n'est pas signe de décadence, mais de vitalité au contraire, à trop forte dose et vécue de manière prolongée et chronique elle peut entraîner l'individu vers la mélancolie, la dépression, l'aliénation, l'angoisse et l'empêcher justement d'anticiper, de lutter pour sa survie et sa vie...
Dans cette perspective, on comprend que la beauté (l'intelligence) soit parfois associée à la maladie, à la mort, au diable même.
L'éthique (dans une perspective morale et de protection de la vie) remplace peu à peu, par le long travail de ces grands penseurs accumulés et des générations modernes l'esthétisme. La beauté reste une qualité indispensable et aussi subjective, l'esthétisme une qualité plus objectivement et scientifiquement définie et associée à la beauté pure (avec ses normes, comme la symétrie d'un visage, voir les statues grecques de beauté classique, esthétiques), sans notion de bien ou de mal au départ...Ensuite, selon les circonstances elle prend différents aspects. Aussi, il est de bon ton de dire : il n' y a pas que la symétrie d'un visage qui compte. La beauté intérieure prend une place importante. Cependant dans une relation amoureuse, un certain charme, un certain attrait reste une condition nécessaire sinon agréable pour sa réalisation..
L'éthique est devenue une valeur importante en ce début de millénaire, associée à l'écologie, la préservation de la biodiversité, la protection de la vie par tous les moyens possibles. C'est un prolongement logique de la conséquence de l'activité bourgeoise industrielle et aussi du long travail de réflexion, d'analyse produit par les penseurs du millénaire, du siècle passé comme Thomas Mann et les autres..
JMK
Un autre écrivain humaniste a fréquenté les plages bourgeoises du Bassin d'*Acachon et de Nida, Sartre